Dès le 16ème siècle, lors de la réunion du Duché de Bretagne au Royaume de France, on vit apparaître des projets de canaux dans la France de l’Ouest.
C’est avec le mémoire sur la canalisation de la province, présenté en 1746 aux états de Bretagne par le comte Francois-Joseph de Kersauson, que s’esquise un des premiers projets de canaux assurant les jonctions de la rance à la Vilaine, de l’Oust au Blavet et de la Loire à la Vilaine.
En janvier 1783 une commission de navigation intérieure est nommée. Elle va s’entourer des compétences de membres de l’académie royale des sciences, les abbés Bossut et Rochon, le marquis de Condorcet et M. de Foucroy.
Au cours des années 1783 et 1784, rapports, memoires, levées de plan, nivellements, jauges des eaux et devis se multiplient et s’entassent.
Au débute de l’année 1784, on entreprend de grands travaux sur la vilaine pres de redon. cet immense chantier va occuper des centaines de soldats et de paysans jusqu’à la veille de la révolution. la rivière est rendue navigable.
Le coup d’envoi
Le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), le directoire à vécu. Nous sommes au début du consulat, et Bonaparte, premier consul est à pied d’oeuvre pour construire son empire.
Dès 1803, les hostilités reprennent avec l »Angleterre suivies de leur cortège de blocus et de coalitions.
Relier les arsenaux de Brest et Lorient, par l’intérieure, devient un impératif, et la voie fluviale est la seule solution. C’est ainsi que le 17 septembre 1802 ( 30 fructidor an X), on décide de rendre navigable le Blavet depuis Pontivy jusqu’à Hennebont.
Le 17 mars 1804 le coup d’envoi est donné au projet de navigation entre Nantes et Brest. L’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Guy BOUESSEL, est sur le terrain pour vérifier les possibilités de navigation entre Nantes et Brest.Pour la communication de la Loire à la Vilaine (première section du canal) il fera la reconnaissance de la rivière de l’Erdre et celle du Don et de l’Issac ainsi que la chaine de montagne qui sépare ces deux dernières de la première pour préparer la recherche du meilleur point de partage.
Les travaux vont commencer par les deux extrémités du canal. La construction du canal va se heurter aux problèmes financiers et à ceux de la main d’ouvre à recruter pour les travaux pénibles.
Pour la main d’oeuvre, un décret autorise l’utilisation, des prisonniers et des condamnés pour les travaux. Les prisonniers sont répartis en bataillons de 400 prisonniers, surveillés par deux officiers, douze sous-officiers et une brigade de gendarmerie.
Aux dénivellations des terrains répond le système des écluses. Ce qui tourmente les ingénieurs, c’est la recherche du point de partage et ses alimentations en eau pour assurer la jonction entre deux vallées fluviales. Le canal de Nantes à Brest possède 3 points de partage.
Dès 1823, on creuse le bief de partage de Bouts-de-Bois. Il faut creuser une tranchée de 10 mètres de large, 8 mètres de profondeur sur plus de 8000 mètres de long. De 1830 à 1836, on exécute les travaux de la rigole alimentaire du bief de Bout-de-Bois, dont la mise en eau est effective en 1937.
Le système d’alimentation en eau du canal est perfectionné par la réalisation d’un réservoir supplémentaire aux abord du bief de partage et l’adjonction de l’étang de la Provostière au réservoir de Vioreau.
A Nantes, on construit sur l’Erdre une seule écluse (écluse n°1) de 2,60m de chute, deux ponts (Charles X et Madame) et quatre quais d’embarquement.
Le 1er janvier 1842, après de longs et difficiles travaux, le canal de Nantes à Brest était livré à la navigation sur toute sa longueur soit 360km.
Cette voie d’eau joua alors un rôle de tout premier ordre pour désenclaver la Bretagne et permettre ainsi son essor économique.
Les péniches transportaient du minerai de fer de Bilbao, de la houille de Pays de galles, des produits agricoles collectés le long du parcours, du bois de Bretagne intérieure, des épices en provenance du port de Nantes, de l’ardoise et du tuffau, en provenance de l’Anjou.
Elles apportaient également en Bretagne les engrais et les amendements destinés à enrichir des terres jusque-là très ingrates, véritable révolution agricole.
Cependant, comme dans les autres régions françaises, l’avènement du chemin de fer devait être fatal au rôle économique du canal, d’autant plus que celui-ci était d’un gabarit trop faible (écluses de 26,50 mètres de longueur, et 1,62 mètre de tirant d’eau).
Aujourd’hui, les plaisanciers ont remplacé les mariniers, et font revivrent le canal d’où l’on peut découvrir au fil des écluses une succession de paysages champêtres, de bois et de villages paisibles et accueillants.
L’appellation du canal de Nantes à Brest n’est d’ailleurs plus tout à fait exacte, puisqu’en 1928, un barrage était construit à Guerlédan (Mur de Bretagne) interrompant la navigation en direction de Brest.
La section Nantes Redon comprend 17 biefs et 17 écluses et permet de parcourir 100 km en empruntant d’abord l’Erdre (un bief est la partie du canal comprise entre deux écluses). On considère que l’Erdre est le premier tronçon du canal et l’écluse n°1 est celle de Saint-Félix qui fait communiquer l’Erdre avec la Loire.
Le bief de partage est la section culminante d’un canal qui est alimenté artificiellement en eau pour compenser la baisse du niveau général du aux éclusages et à l’évaporation.
Le bief de partage de Bout-de-Bois est situé entre l’écluse n° 7 et l’écluse n° 8 il est également appelé le grand Bief.