Objectif du barrage
Assurer à cette partie de La Bretagne son autonomie en électricité.
En 1920, la Société Union Hydro-électrique Armoricaine obtient de l’état la concession du site de Guerlédan, sur la haute vallée du Blavet, afin d’y élever un barrage, ménageant une chute d’eau de 45 mètres suffisante pour produire 15 millions de kilowatts.
La construction de ce barrage va engendrer une retenue de 10 kilomètres, et va noyer 18 écluses du canal. Le cahier des charges stipule que la continuité de la navigation devra être rétablie, par une échelle d’écluses ou un ascenseur à bateaux sur le site du barrage.
De plus, comme aucun chemin de halage n’est prévu sur les rives du futur lac, la société concessionnaire devra assurer à ses frais le remorquage des péniches non automotrices entre l’écluse des Forges, en amont de la retenue, et le barrage.
A cette époque, il transite encore 180 péniches par an sur le Blavet. Il est vrai que ce nombre paraît ridicule par rapport au coût des travaux engagés lors du creusement, et au coût de maintenance ( entretien des ouvrages et salaires des éclusiers).
Mais une fois le barrage construit, la société, qui se trouve une passe financière difficile, fait tout se quelle peut pour retarder la construction de l’ouvrage destiné aux péniches. Les bateliers protestent autant qu’ils le peuvent, mais en vain. L’EDF, qui à pris la relève de la première société lors des nationalisations de 1946, poursuit la politique de la sourde oreille.
L’Union Syndicale des Mariniers ne parviendra jamais à faire respecter le contrat; C’est ainsi qu’on à, en toute connaissance de cause, cassé l’outil de travail de toute une corporation, sans leur donner aucune indemnité en compensation.
Les bateaux ont cessé de naviguer, les bateliers sont partis en retraite, le combat à cessé faute de combattants. En 1957, le section de Pontivy à Port-de-Carhaix est rayée de la nomenclature des voies navigables. De toutes façon, sans entretien de puis 37 ans, les écluses et la voies d’eau étaient devenues inutilisables.
Aujourd’hui, le lac de Guerlédan, enchâssé de profondes forêts, est devenu un grand pôle touristique local. A chaque vidange décennale, les nostalgiques descendent visiter les écluses mortes et les ruines des maisons éclusières. De temps à autre, on parle de rétablir la navigation en construisant ce fameux ascenseur à bateaux. La technique est parfaitement maîtriser, car il existe d’autres ouvrages du même type. mais le coût du projet, même si la taille des bateaux de plaisance est bien inférieure aux péniches de jadis, fait reculer les gestionnaires du canal.
Le Barrage de Guerlédan |