mon site

 

ValdErdre.Fr

Le site de la Vallée de l'Erdre et du Canal de Nantes Brest...

Sucé-sur-Erdre

03/05/2024 14:11:50

(Résolution conseillée 1024*768)             Ma WebCam

Visitez LE FORUM de la vallée de l'Erdre

Dernière mise à jour le 02 avrl 2008

Accueil

L'Erdre

Le Canal

Les Ecluses

Les Villes

Loisirs

Programme Télé

Actualités/AFP

Randonnées

Equitation

Bateaux

Restaurants

Gites

Divers

Articles

Tous les Articles

Proposer un Article

Photos

Famille

AGM

Erdre Forum

Le Forum Erdre-Infos

 

Contacter le Webmaster

Commentaires

Suggestions

WebCam

Site hébergé par

 

referencement gratuit
référencement

IP=18.118.1.232

 

Annuaires Franceastro recommande ce site sur plus de 500 moteurs de recherche et annuaires gratuitement, site de Nouveautés et Jeux sur pc et partenaire de Defense des consommateurs, de credits finances et de Annuaire immobilier Moteurs de recherche

 

 

 

 

 

EXTRAIT DU LIVRE LE CANAL DE NANTES A BREST - GUIDE DU RANDONNEUR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au printemps 1995, Ferdinand, petit âne chargé de bagages, marchait à mes côtés sur le chemin de halage du canal de Nantes à Brest. Le temps était exceptionnellement beau, la température douce, et la nature en fête.

Découvrir ce canal était un vieux rêve, mais que savais-je de la voie d'eau lorsque je suis parti... rien, ou si peu de choses...

Existait-elle encore, cette voie creusée par les hommes voici 180 ans ? Peut-être qu'après la disparition de la batellerie, le canal s'était lentement embourbé et qu'il ne restait qu'un filet d'eau marécageux... Peut-être que les biefs étaient devenus des prairies bardées de barbelés... Peut-être que le chemin de halage, à la ressemblance des voies ferrées mortes, était envahi d'une montagne de ronces...

Puis, au fur et à mesure que je cheminais vers Brest, je me rendais compte que le canal était en bien meilleur état que je ne le pensais. C'est vrai, les péniches lourdement chargées n'y laissaient plus leur sillage caresser les rives. Et les écluses de granit, là-bas, au-delà de Pontivy, voyaient les aulnes éclater leur appareillage de vieilles pierres.

En beaucoup d'endroits, le canal était oublié, délaissé des hommes, mais toujours bien vivant, car on ne peut tuer l'eau qui court. Et les arbres centenaires, plantés sur le halage par les forçats du bagne de Brest, veillaient sur sa tranquillité, partageant leur solitude avec les rares pêcheurs.

Avais-je éprouvé de la lassitude à contempler toujours la même eau ? Comment être las devant le grand livre de la nature... Le canal n'est artificiel que sur 20% de sa longueur. Les 80% restant sont des rivières canalisées, domestiquées juste ce qu'il faut pour porter les bateaux, creusant leur lit parmi les plus belles vallées de la Bretagne, traversant des villages où reposent les massives maisons de granit, découvrant des forteresses médiévales au détour d'une boucle, effleurant de pacifiques abbayes, escaladant les collines pour monter les bateaux vers le ciel.

Il existait ainsi, en plein 20ème siècle, un chemin, un vrai chemin long de 360 kilomètres, à l'abri des voitures, baigné de silence et d'eau. Et personne ne le savait... Voilà pourquoi si peu de randonneurs goûtaient ce printemps le même bonheur que moi...Alors, je me suis rendu compte qu'il n'existait aucun ouvrage décrivant le canal en tant qu'itinéraire de randonnée. Fort de cette certitude, je me suis mis au travail, assisté par tous les amoureux du chemin d'eau, et vous tenez entre vos mains le résultat d'un hiver de labeur, entièrement remis à jour au début de 1998.

A votre tour, vous marcherez sur les pas des milliers de bagnards, de tâcherons, de charretiers et d'artisans qui ont creusé cette vallée d'eau au coeur de la Bretagne. Vous resterez époustouflé devant les prouesses techniques imaginées par les ingénieurs pour que fonctionne cette uvre titanesque. Vous comprendrez, pas après pas, quelle était la vie des bateliers qui ont foulé un siècle durant les berges du canal, tenant par la bride leur courageux compagnon à quatre pattes halant la lourde péniche.

Vous allez admirer de merveilleux paysages, des cathédrales de verdure et leurs chorales d'oiseaux, que la voie d'eau a su embellir de son miroir. Vous allez pénétrer dans une région chargée d'Histoire, à l'identité très forte, un royaume qui s'est uni à la France il y a cinq siècles seulement, mais qui a gardé farouchement ses traditions celtiques et millénaires...

Eh puis, lorsque vous déboucherez dans la rade de Brest, après deux semaines de marche, ou quelques jours de bicyclette, vous aurez très fort la nostalgie de ces moments hors du temps. Le canal est notre mémoire vivante, le souvenir d'une époque toute proche où rien n'était facile, mais où tout se faisait quand même, au rythme des pas et des chevaux.

Ironie de l'Histoire et revanche de cette antique voie d'eau : le chemin de fer, qui a tué le canal car il allait plus vite, et plus loin, a totalement disparu de la Bretagne intérieure, balayé par l'automobile, plus jeune et plus rapide que lui. Quelques tranchées dans les collines, des bâtiments de gare décrépis, mais plus un seul rail.

Le canal, lui, vieux sage hiératique, a seulement pris quelques rides à la surface de ses étangs. A l'abri de ses chênes et de ses hêtres, il attend son heure, car il a tout son temps.

Venez partager avec lui quelques jours de cette éternité.

Pourquoi randonner au long du canal ?

Parcourir le canal de Nantes à Brest n'a rien à voir avec l'escalade d'un 8.000 mètres dans l'Himalaya, ou la montée du Col d'Aspin un 14 juillet par grand soleil... C'est le parcours idéal pour un randonneur au long cours débutant. En effet, beaucoup de gens rêvent de partir pèleriner, à pied ou à bicyclette, plusieurs jours ou plusieurs semaines de suite, mais ne le font pas pour de multiples raisons.

Pas de cartes

Il y a d'abord le prétexte cartographique. Comme la lecture d'une carte de l'Institut Géographique National ne fait pas partie du cursus scolaire et universitaire, beaucoup de gens s'imaginent qu'ils vont s'engluer dans un marais, mourir de faim au fond d'une forêt, ou se faire étriper par un taureau sitôt qu'ils vont quitter la sécurité du ruban d'asphalte de la route nationale. Il est exact que déchiffrer une carte est quelquefois un exercice difficile, surtout dans les zones de relief, et les premiers créateurs de sentiers de randonnée l'ont bien compris, qui ont inventé de petites marques à la peinture sur les arbres ou les pierres du chemin. Mais il est fréquent que ce balisage, réalisé par des bénévoles, laisse à désirer. Combien de randonneurs se sont fourvoyés dans des cul-de-sac à cause de la marque disparue dans un carrefour forestier... Qu'on le veuille ou non, savoir lire une carte reste un apprentissage indispensable pour une randonnée sans souci. Pour ceux qui souhaitent se lancer dans l'aventure sans passer par cette phase, le parcours d'un chemin de halage est une solution élégante. En effet, à moins d'avoir abondamment abusé de la dive bouteille, il est facile de suivre la voie d'eau d'écluse en écluse, du coeur de Nantes au débouché dans la rade de Brest...

Pas (trop) de fatigue

La seconde raison pour laquelle beaucoup de gens n'osent pas prendre le chemin sur une longue période est la santé. Notre civilisation hyper-protégée ne conçoit pas qu'on puisse marcher longtemps. Or nos anciens marchaient bien plus que nous, n'ayant pas d'autre choix pour se déplacer. Marcher est la chose la plus naturelle au monde, qu'apprennent instinctivement les bébés dès que leurs muscles se sont affermis. C'est ne pas marcher qui est anormal, et qui est la cause de bien des maux de notre temps. La modernité nous a guéris de nombreuses maladies qui emplissaient autrefois les cimetières, mais elle en a laissé se développer de nouvelles, générées par l'inactivité. En ne marchant plus, nous fragilisons notre corps année après année.

A leur grande surprise, la plupart des gens qui partent randonner découvrent rapidement qu'ils sont capables d'effectuer entre 25 et 35 kilomètres par jour sans ressentir la moindre trace d'épuisement. Tout juste une bonne et saine fatigue à la fin de la journée, génératrice d'un robuste appétit et d'une nuit réparatrice. L'épreuve la plus difficile lorsqu'on décide de randonner au long cours pour la première fois reste le relief. Lorsqu'on n'a pas marché depuis longtemps nous guettent alors de sournoises tendinites et autres bobos des membres inférieurs, sans oublier le risque de glissade sur un méchant rocher. Parcourir un chemin de halage est une première étape rassurante dans son apprentissage de la randonnée, et permet de se dire après deux semaines : - Je l'ai fait, je suis capable de marcher quinze jours.

En effet, la plupart des canaux sont construits à plat, ce qui, chacun en conviendra, est plus pratique pour la circulation des péniches.

Deux semaines de marche

Il faut deux semaines pour effectuer les 360 kilomètres du canal, si on marche 25 kilomètres chaque jour. Il ne faudra que douze jours si on crapahute ses trente bornes. Ceci permet d'arriver à Nantes un samedi matin, de randonner jusqu'au vendredi soir de la deuxième semaine, et de reprendre le train pour revenir chez soi le samedi ou le dimanche. Mais la randonnée est avant tout une activité de liberté. Certains ne sont épanouis que dans la performance physique, d'autres sont repus de nature après quinze kilomètres. C'est à chacun de décider, en fonction de sa forme physique, de la météorologie, des hébergements, l'avancée du voyage. Pour cette raison, le guide donnera seulement la liste des services et commerces, les hébergements et le ravitaillement, ainsi que les distances, sans jamais parler d'étapes.

L'itinéraire est décrit de Nantes vers Brest pour une raison très simple, c'est que le canal porte pour nom "De Nantes à Brest", qu'il y a bien une cause à cette appellation, et qu'il existe toujours une certaine mystique à cette course vers l'occident, le Finistère, la fin des terres... Mais rien n'interdit de le parcourir dans l'autre sens, sauf qu'on aura le soleil dans l'oeil tous les matins... Mais que ne ferait-on pas pour siroter un Muscadet bien gagné, après tant de sueur, dans un bistroquet nantais...

Pas de goudron, pas de voitures

Le chemin de halage qui longe la voie d'eau est carrossable tout au long du trajet. Sa largeur est d'environ deux mètres, et il est presque partout revêtu de gravillons ou de terre. Même si certaines sections du canal ont été déclassées par les Ponts et Chaussées, le canal, et le chemin qui le borde, sont toujours restés dans le domaine public. Ils sont régulièrement entretenus, et vous n'y rencontrerez ni fondrière, ni difficulté technique particulière.

Comme ce chemin est interdit à toute circulation motorisée, et bardé de solides chaînes tout au long du parcours, il est particulièrement adapté à la randonnée à bicyclette. Les cyclistes rêveurs peuvent ainsi faire des écarts de conduite sans risquer la collision, et les parents emmener leur progéniture sans danger. Eh oui... Il existe une piste cyclable de 360 kilomètres, sur laquelle vos petits sportifs pourront pédaler sans souci... Seuls les très distraits feront un "plouf" de temps à autre parmi les grenouilles du canal. Mais ces incidents seront sans danger, car les piranhas ont tous été exterminés par les crocodiles...

Un détail que les marcheurs apprécieront : sur les 360 kilomètres, un tout petit nombre est goudronné, essentiellement dans le Finistère. Et encore est-ce un goudronnage à demi, puisque seules les bandes de roulement sont asphaltées, et qu'il y a toujours une trace d'herbe pour poser ses godasses. C'est ainsi que le chemin de halage du canal de Nantes à Brest est sans doute le seul sentier de randonnée revêtu de terre sur 90% de sa longueur...

Le propre d'un chemin de halage, c'est qu'on y halait les péniches, à épaule d'hommes quelquefois, mais le plus souvent à l'aide de chevaux. Pour que cette servitude soit respectée, pour que les chevaux puissent continuer à tirer, il faut qu'il y ait continuité du tracé. C'est ainsi que le chemin de halage se poursuit même au coeur des cités. L'exemple typique est la ville de Redon, dont la traversée s'effectue en cinq minutes à peine sur quelques dizaines de mètres de macadam...

Hébergement...

Le guide vous donne toutes les sortes d'hébergements possibles, situés soit au bord du canal, soit dans l'arrière-pays, à une distance maximale de dix kilomètres de la voie d'eau. Une telle distance ne signifie naturellement rien pour un marcheur, qui ne fera certainement pas dix kilomètres de plus pour trouver un hôtel s'il estime être arrivé au terme de son étape du jour. Sans compter qu'il lui faudrait les faire en sens inverse le lendemain matin pour retrouver son chemin de halage préféré.

Par contre, le cycliste pourra facilement dévier de sa route et pédaler un quart d'heure jusqu'au prochain village.

Une règle impérative : veillez toujours à réserver votre hébergement par un appel téléphonique, surtout si vous êtes plusieurs, et surtout en saison, pour éviter déconvenues, disputes et scènes de ménage qui font toujours peur aux poissons et agacent les oiseaux. En arrivant sans prévenir, si le site choisi est déjà complet, et si vous paraissez visiblement fatigués, vous mettrez en difficulté votre hôte supposé, qui essaiera sans doute de vous aider à trouver un autre gîte, mais au détriment du temps qu'il devrait consacrer aux pensionnaires qui ont eu, eux, la prudence de réserver...

Gîte d'étape

C'est l'hébergement idéal du randonneur. Bon marché (moyenne de 40 F par nuitée), il comporte tout ce dont le voyageur a besoin après une journée de marche, de pédalage ou de pagayage : douche, lit, coin-cuisine. La plupart des gîtes fournissant des couvertures, un sac à viande suffira dans vos bagages pour dormir au propre si vous choisissez ce type d'hébergement.

Ces gîtes sont des équipements collectifs, construits, entretenus par des personnes privées, des municipalités ou associations, et mis à la disposition des randonneurs. C'est-à-dire que vous les trouverez dans l'état où vos prédécesseurs les ont laissés, et ceux qui vous suivront les trouveront dans l'état où VOUS les avez laissés. Veillez donc à effectuer lors de votre départ un minimum de corvée de propreté.

Revers de la médaille : la plupart du temps, les lits sont groupés en dortoirs, et vous n'y aurez pas, surtout pendant les mois d'été, la tranquillité et l'intimité que vous souhaitez peut-être. Certains gîtes possèdent des chambres individuelles pour jeunes mariés, mais cet état de fait constitue l'exception.

Attention : il n'y a pas toujours un gardien dans le gîte, et il est recommandé de se présenter avant une certaine heure le soir afin d'obtenir une place. Cette précision est donnée sur le présent guide s'il y a lieu. De la même façon, si le gîte est municipal, il est impératif d'avoir prévenu de son arrivée, afin de savoir où aller chercher la clé s'il n'y a pas de gardien à demeure.La grande majorité des gîtes d'étape disposent d'une cuisine où le randonneur peut préparer son repas. Lorsque ce n'est pas le cas, cette précision est donnée dans le guide. Il arrive même que certains gîtes préparent des repas pour randonneurs, moyennant un prix toujours modeste.

Attention : veillez, surtout pendant les vacances scolaires, à téléphoner pour réserver vos places, car il arrive que des groupes entiers squattent un gîte...

Auberge de jeunesse

Issues des grands mouvements de jeunesse d'avant-guerre, les auberges de jeunesse offrent pour une cinquantaine de francs un hébergement identique à celui des gîtes d'étape, avec cependant un nombre de lits toujours supérieur. Certaines préparent aussi des repas.

Pour dormir dans les auberges de jeunesse, il est demandé au randonneur de prendre sa carte d'affiliation à la Fédération des Auberges de Jeunesses. Le prix de cette carte est de 100 F pour une personne ou 250 F pour un groupe. Toutefois, des accords existent entre la Fédération Française de Randonnée (FFRP) et les Auberges de Jeunesse. Ainsi, un randonneur qui présente sa carte de la FFRP avec le timbre de l'année n'a pas à acquitter la cotisation aux Auberges.

Hôtel

Il y en a pour tous les goûts, de l'auberge de campagne au trois-étoiles. A vous de choisir selon le degré de confort que vous souhaitez et l'épaisseur de votre bourse. Souvenez-vous, surtout les jours de pluie, que l'arrivée de marcheurs ou cyclistes plus ou moins boueux est diversement appréciée par certains hôteliers, peut-être du fait du sans-gêne de quelques randonneurs. Un hôtel reste la propriété de celui qui l'exploite, et vous ne feriez rien pour la promotion de la randonnée en laissant sur la moquette de longues traces de vase, en transformant votre chambre en buanderie, ou le lit en aire de pique-nique.

Avantage de l'hôtel : il y est souvent associé un restaurant, où le randonneur peut se ressourcer devant une bonne table et préparer ainsi ses muscles à l'étape du lendemain.

Dans cet ouvrage ont été répertoriés les jours de fermeture des hôtels pendant les mois d'été, qui sont essentiellement les mois où prennent place les randonnées. Les périodes de fermeture d'hiver sont souvent variables.

Sur ce trajet qui parcourt le coeur de la Bretagne, on trouve souvent des chambres à des prix modestes, de l'ordre de 100 à 200 F. De plus, certains hôtels, souhaitant jouer la carte du tourisme de randonnée, proposent quelquefois des chambres au confort plus spartiate, ou contenant plus de lits, à des prix intéressants. Demandez à bénéficier de cette possibilité si votre bourse n'est pas trop gonflée.

Chambre d'hôtes

La plupart sont affiliées à la Fédération des Gîtes de France, et signalées par un panonceau. La Fédération édite chaque année un guide complet de toutes les chambres d'hôtes de France et de Navarre. Malheureusement, ce guide pèse 700 grammes, ce qui est bien lourd pour un sac à dos, et voici pourquoi sont répertoriées ici les chambres riveraines du canal et leurs caractéristiques (nombre de chambres, prix, services offerts, etc...). Le petit déjeuner est toujours inclus dans le prix de la chambre agréée "Gîtes de France".

Certains endroits proposent la table d'hôtes, c'est-à-dire le repas du soir, d'autres offrent un emplacement pour faire sa propre popote, et d'autres enfin ne prévoient pas ce cas d'espèce. Cet hébergement est la plupart du temps fourni par des agriculteurs, qui y trouvent un complément de revenus. Il privilégie l'ambiance familiale, le rapport humain et la découverte du milieu rural. Les chambres d'hôtes agréées par l'association des Gîtes de France sont classées selon leur confort de 1 à 3 épis.

Le présent guide donne le prix d'une chambre pour une, deux ou trois personnes, selon le cas. Mais si vous êtes quatre ou cinq randonneurs, n'hésitez pas à poser la question, car il est bien rare que le propriétaire ne trouve pas une solution de dépannage.

Attention : ne confondez pas chambre d'hôtes et gîte rural... Un gîte rural est loué en général à la semaine, et n'est pas destiné aux randonneurs. Une chambre d'hôtes est louée à la nuit, et correspond mieux au tourisme itinérant.

Chambre chez l'habitant

En dehors des Gîtes de France existent d'autres chambres chez l'habitant, répertoriés par les offices du tourisme, ou bien agréées par des associations locales, telles les "Demeures Bretonnes", ou bien encore les "Nids-vacances". Il arrive que le petit déjeuner soit en sus du prix de la chambre. Cette précision est alors donnée.

Camping

Il existe dans de nombreux villages traversés des campings privés ou municipaux à des tarifs très raisonnables (compter de 8 à 40 F par personne et par nuit selon le confort du terrain). Pour simplifier, les prix indiqués correspondent à deux adultes occupant un emplacement avec leur toile de tente. Comme le canal est loin des grandes zones touristiques, vous trouverez rarement de piscines olympiques avec toboggan incorporé, mais l'accueil y sera souvent chaleureux. Certes une tente est lourde à traîner, que ce soit sur le porte-bagage d'un vélo ou sur un sac à dos, mais c'est un gage d'indépendance et de liberté. A vous de choisir...

Bivouac

Appelé également camping sauvage, mais ce vocable rappelle trop l'interdit fréquent qui frappe le fait de planter sa tente en-dehors des terrains autorisés. Nous définirons donc le bivouac comme l'action de planter sa guitoune le soir entre chien et loup pour la démonter le lendemain matin, à l'aurore naissante, ou bien d'étaler simplement son sac de couchage sur la rosée humide dans le but affirmé de grelotter le plus possible... Par extension, nous considérerons comme bivouac le campement d'un nombre indéterminé de personnes. Monovouac, trivouac et multivouac sont donc assimilés au bivouac.

Sur le canal, vous disposez d'une immense zone de bivouac longue de 360 kilomètres, où nul garde-champêtre n'ira vous chercher de noises. En-dehors de la surface du chemin de halage, sur lequel aucune personne sensée n'ira installer sa maison, il existe une multitude de petite niches, de micro-prairies, faisant partie du domaine public. Par mesure de politesse, demandez cependant aux éclusiers, dans les sections ouvertes du canal, l'autorisation de planter votre tente. Celle-ci vous sera rarement refusée, car peu nombreux sont ceux qui privilégient ce mode de vie. Il est vrai que l'eau du canal n'est pas chauffée, et que la douche y est donc un acte d'abnégation.

Dans les sections déclassées, les maisons d'éclusiers ont été vendues à des particuliers, et les terrains attenants sont privés. Il convient donc encore plus en de tels endroits de demander l'autorisation.

Cependant, si vous goûtez le bivouac en pleine nature, souvenez-vous que celui-ci sera toléré aussi longtemps que la nature ne sera pas souillée. Il existe des poubelles à chaque maison d'éclusiers, et une poche de détritus ne pèse pas lourd... Si par malheur certains laissaient leur aire de bivouac jonchée de papiers divers, l'autorité ne tarderait pas à sévir, et le manque de savoir-vivre d'une minorité retomberait sur l'ensemble de la communauté des randonneurs.

Monastère

Eh oui, les braves moines ou moniales qui prient depuis leurs abbayes en plein champ pratiquent très souvent l'accueil. Attention, ce ne sont pas des hôtels... En cas de difficulté, vous y trouverez assistance, mais leur accueil est d'abord tourné vers ceux qui viennent ici passer quelques jours de retraite spirituelle. Votre quête de nature et de chants d'oiseaux ne sera peut-être pas exactement partagée par les autres retraitants.

Souvenez-vous également que la règle du silence y est la plupart du temps exigée. Alors si vous mourez d'envie de raconter à tous au milieu du repas vespéral la couleur des écailles du goujon, abstenez-vous de tirer la cloche du portail du monastère...

Ravitaillement...

La Bretagne intérieure n'est pas le Ténéré, et dispose encore d'un solide réseau de commerces et de restaurants. Mais ceux-ci ont leurs heures d'ouverture et leurs jours de fermeture, toutes choses qu'il est bon de savoir si on ne veut pas perdre trop de kilos sur le bord du canal...

Ce guide vous donne le type de commerce, et les précisions quant aux horaires. Ne vous fiez pas trop aux enseignes, car on trouve fréquemment désormais, dans les campagnes, en raison de la désertification, des commerces mixtes, par exemple une boulangerie-épicerie, ou une épicerie-dépôt de pain, ou encore un café-charcuterie.

Il existe une kyrielle d'établissements proposant de nourrir le passant, depuis le restaurant jusqu'à la crêperie, en passant par la pizzeria. Vous trouverez même quelquefois une ferme-auberge, spécialisée dans les produits du terroir.

Fréquemment, certains petits bistrots font également un peu de cuisine, ou proposent quelques plats de restauration rapide, sandwiches, pizzas, omelettes, etc... La plupart vous chaufferont également un solide petit déjeuner à un prix très raisonnable. L'immense majorité acceptera avec plaisir votre pique-nique dans la salle commune à la condition de consommer une boisson.

Lorsque le guide mentionne une bourgade d'une certaine importance, il cite tous les restaurants, crêperies, pizzerias, ainsi que les bistrots offrant de la restauration rapide. Par contre pour un village, il donne tous les bistrots où le randonneur aime à se reposer, même si celui-ci n'offre pas de repas.

Vous trouverez également pour chaque ville ou bourgade traversées les jours et heures des marchés.

Conseils aux piétons et cyclistes...

C'était au début de ce siècle...

Ordonnance du Préfet Rault, de Rennes, réglementant la circulation des vélocipèdes sur le chemin de halage du canal :

La circulation des vélocipèdes est tolérée aux risques et périls des cyclistes.

Sauf autorisation spéciale, elle est interdite pendant la nuit, entre le coucher et le lever du soleil (sic...).

Elle doit être réduite à la vitesse d'un homme au pas aux abords des écluses, des ponts et passerelles, aux tournants brusques, et en général sur tous les points où la vue du chemin dans le sens du mouvement est masquée par un obstacle en tout ou partie.

Le vélocipédiste, à la rencontre des chevaux de halage marchant dans le même sens que lui ou en sens inverse, doit s'effacer, et laisser le champ libre.

Il doit s'arrêter, mettre pied à terre, et conduire sa machine à la main toutes les fois qu'il pourra troubler par son passage une opération quelconque de navigation.

La circulation reste rigoureusement interdite pour les vélocipèdes et machines analogues munies d'un moteur.

Le chemin de halage est entretenu correctement, voire très bien, d'un bout à l'autre du trajet.

Normalement, le chemin de halage n'existe que sur une rive du canal, tantôt la rive droite, tantôt la rive gauche, selon la géographie du terrain. Il existe quelquefois un chemin de contre-halage sur l'autre rive, mais en général moins bien entretenu. Il arrive même que ce chemin ne soit fauché que sur quelques centaines de mètres, pour finir dans un champ de maïs... Dans le doute, prenez toujours le chemin le mieux entretenu, il vous conduira sans coup férir à la prochaine écluse.

Si vous vous êtes trompés, et que vous piétiniez lamentablement dans les herbes hautes et les orties, il vous sera toujours possible de repasser sur l'autre rive à l'écluse suivante en empruntant les passerelles qui chapeautent les portes. Sur les plans qui illustrent cet itinéraire, le chemin de halage a été figuré par de gros pointillés noirs.

Le chemin est interdit à la circulation des automobiles, et barré de chaînes à chaque carrefour pour dissuader ceux qui ne savent pas lire. Mais ces chaînes laissent un passage pour le piéton, le vélo ou l'animal. Cependant, dans le département du Finistère, les barrières ont disparu, et on trouve de ci de là quelques automobiles en maraude. Rassurez-vous toutefois, car il s'agit le plus souvent de pêcheurs qui savent rouler à une vélocité respectueuse de votre tranquillité.

Rappel pour ceux qui confondraient bicyclette et motocyclette : le chemin de halage est totalement interdit à toute circulation motorisée. Vélosolex, scooters, et autres motos vertes sont priées d'aller pétarader leurs décibels ailleurs...

Le Chemin de halage...

Comme son nom l'indique, le chemin de halage est là pour permettre au batelier de tirer sa péniche. Il doit donc être profilé pour cette fonction.

Aux premiers temps des canaux, on halait sa péniche en passant en écharpe une sorte de harnais, appelée bricole, reliée par un cordage au bateau. Bon nombre des bateliers ont ainsi commencé leur carrière de transporteur. Plus tard, lorsque l'aisance est venue, ils ont acheté un cheval, un âne ou un mulet pour haler la péniche.

En beaucoup d'endroits, le chemin de halage est une sorte de digue artificielle, empierrée et renforcée. Il est fréquemment en légère surélévation par rapport au niveau naturel des terres, sans doute dans le but d'éviter les inondations et d'offrir à l'homme et l'animal un terrain stable et solide pour effectuer leur tâche.

On trouve maintenant de nombreux arbres ou buissons qui ont poussé entre le canal et le chemin, car les péniches automotrices sont apparues après la première guerre mondiale, entraînant la disparition des chevaux sur le halage entre les deux guerres. Mais autrefois, cantonniers ou éclusiers chargés d'assurer l'entretien des berges fauchaient régulièrement herbes et rejets ligneux, afin que le cordage reliant l'animal et la péniche ne soit pas gêné par la végétation.

Ce chemin de halage est aussi une servitude permettant à l'administration d'effectuer l'entretien du canal. Il a très vite été adopté par les pêcheurs locaux heureux de trouver là une très longue rivière et de pouvoir s'y livrer à leur loisir favori sans avoir à pénétrer dans une propriété privée, comme c'était le cas avant l'existence du canal.

Lorsque deux péniches se croisaient, la péniche montante (celle qui remontait le courant) devait laisser la priorité à la péniche descendante, qui, poussée par le courant, maîtrise moins sa vitesse, et n'a aucun moyen de freiner. Les mariniers veillaient alors à ce que leurs traits de halage ne s'emmêlent pas, et à ce que leurs chevaux restent calmes. Explication simplifiée : le marinier montant éloignait sa péniche du halage, et se rapprochait du bord opposé. Son matelot, qui était à terre et qui guidait le cheval, détachait alors le cordage de l'animal. Lorsque la péniche descendante était passée, il rattachait le cordage et le halage reprenait.

Construction de l'écluse...

Il faut se souvenir que la plus grande partie du canal de Nantes à Brest utilise le cours de rivières antérieures. Or le lit d'une rivière a pour particularité d'être constitué, en règle générale, d'alluvions à la consistance douteuse et à la faible résistance. Le poids d'une écluse avoisinant les 6.000 tonnes, il faut que les ingénieurs conçoivent des fondations extrêmement solides, qui supporteront le poids de l'ouvrage sans déformation ni fissure aucune.

Le premier soin des ingénieurs était d'assécher l'emplacement du chantier de la future écluse. Facile à dire, car on n'empêche pas une rivière de couler... Il fallait donc, avant de commencer la construction d'une écluse, détourner le lit de la rivière et poser des batardeaux étanches autour du chantier. Etait utilisée alors une technique que les Romains connaissaient déjà : On enfonçait dans le sol, tout autour de la partie à assécher, un barrage de pieux serrés les uns contre les autres. Puis on élevait un deuxième barrage identique à quelques décimètres du premier, et on comblait l'intervalle entre les deux barrages avec de la glaise et des mottes de terre.

Ceci n'empêchait d'ailleurs pas toutes les infiltrations, et il était nécessaire de pomper sans cesse, à la main, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, tout le temps que durait l'élévation de la maçonnerie et la prise du ciment. Il est arrivé souvent, au long des trente années qu'a duré la construction du canal, que des crues soudaines emportent tout le travail péniblement réalisé...

Lorsque le chantier était à peu près asséché, il fallait creuser aussi profond que possible, afin de trouver un sol stable et dur. Lorsque cette condition n'était pas remplie, on enfonçait alors dans le sol trop peu consistant des pieux de bois, appelés "pilots". Certaines essences de bois, notamment le châtaignier et l'acacia, sont imputrescibles lorsqu'elles demeurent dans un sol humide (Amsterdam et Venise sont construites de cette façon). Puis on coulait la fondation, en pierres et ciment. Sur cette fondation était assemblé le fond de l'écluse, qu'on appelle radier, en blocs de granit taillé. Ensuite étaient élevés les murs.

L'écluse est limitée par deux murs : le mur qui borde le halage s'appelle le bajoyer de rive, et le mur qui borde la rivière (quand il y a rivière) s'appelle le bajoyer de large. Ces murs font plusieurs mètres d'épaisseur. Le parement est également en blocs de granit taillé, alors que le coeur de la maçonnerie est réalisé en pierre de tout-venant collées au ciment.

Observez bien l'assemblage des pierres sur toutes les faces de l'ouvrages d'art : murs, quais, radiers, déversoirs. Vous constaterez que chaque pierre est encastrée dans ses voisines, par tenons et mortaises, l'ensemble formant voûte lorsqu'il y a une résistance à opposer à la force de l'eau. Le poids de certaines pierres est énorme : celle où est ancré le pivot supérieur des portes dépasse la tonne... Et pourtant, en dépit des moyens de levage primitifs dont on disposait au siècle dernier, moyens qui n'avaient pas évolué depuis le Moyen-Âge, le travail a été effectué, et chaque pierre mise en place scrupuleusement, sans avoir jamais bougé jusqu'à aujourd'hui.

L'ingénieur Jean-Marie De Silguy a fait de nombreuses recherches afin de déterminer quel était le meilleur ciment à employer. La plus grande partie des ouvrages étant immergée en permanence, il convenait en effet que le liant ne soit pas dilué, ni attaqué par l'élément liquide. De la robustesse de ce ciment dépendait la solidité et la rigidité de toute la construction. Voici la formule du ciment miracle du canal : on mélangeait 1 mètre cube de sable, 0,20 mètre cube de cendre de tourbe, et 0,6 mètre cube de chaux éteinte.

Un canal doit être étanche...

Cette évidence n'est pas chose si évidente que ça... Vous vous imaginez que les rivières sont étanches, puisqu'elles contiennent et dirigent l'eau de la source vers l'embouchure. Or il n'en est rien : en réalité, le lit d'une rivière est une véritable passoire. Cette passoire laisse entrer l'eau, car des sources ont fait leur chemin dans les sols et viennent se fondre avec le flot principal. Et cette passoire laisse également sortir l'eau, qui va s'égailler dans les marécages alentour, se diluer dans les terrains sablonneux, ou bien alimenter les nappes phréatiques.

Mais lorsqu'on construit un canal, il n'est pas question de laisser le précieux liquide batifoler dans la nature, au risque de laisser les péniches à sec, et les mariniers en grand courroux...

Lorsque le canal emprunte le lit d'une rivière, il n'y a pas grand travail à faire pour conserver l'eau, à part régulariser le cours par des barrages afin d'assurer toujours un niveau minimum d'étiage.

En contrepartie, lorsqu'on construit une section artificielle, il faut prendre certaines précautions. La première de toutes est de rendre le fond et les rives du futur canal totalement étanches. Si ce n'est pas le cas, il suffit d'une terre de mauvaise qualité, ou encore de quelques ragondins creusant leur terrier, pour voir toute l'eau partir dans les prairies environnantes. Pour réaliser cette étanchéité, on va appliquer, sur le fond et sur les côtés de la voie d'eau, une couche d'argile mélangée à de la paille, épaisse d'une trentaine de centimètres.

Les digues qui bordent la voie d'eau doivent être extrêmement compactes et solides, car un trou dans la couche d'argile, provoqué par le choc d'une péniche ou le terrier d'un animal, peut imprégner la digue et la faire s'écrouler. Vous vous apercevrez, si vous randonnez lorsque le niveau d'eau est bas, que les côtés du canal sont souvent renforcés par des perrés de pierres plates simplement posées les unes sur les autres, perpendiculairement à la paroi.

Aux abords des écluses, cette étanchéité est renforcée, car une infiltration d'eau sous l'ouvrage irait saper les fondations et provoquerait l'effondrement des maçonneries à plus ou moins long terme.

Les crues...

Elles sont la plaie du canal de Nantes à Brest. Il faut se souvenir que la plus grande partie du trajet du canal emprunte des lits de rivières : Erdre, Isac, Oust, Blavet, Hyère, Aulne.

Les rivières sont assez courtes en Bretagne, mais la topographie des bassins versants et des vallées fait que les crues sont souvent violentes. Chacun se souvient des terribles images de la grande crue de l'hiver 94-95, qui a vu Redon et Quimper les pieds dans l'eau pendant de longues journées.

Lorsque l'eau monte au-delà du raisonnable, il se produit deux phénomènes qui engendrent les pires malheurs pour le canal. D'abord un phénomène d'imprégnation des terres. Une fois gorgées d'eau, les berges, les digues, le chemin de halage n'ont plus la même résistance, et ne demandent qu'à être emportées.

Le deuxième phénomène qui amplifie l'effet du premier est le courant. La violence du flot, sa vitesse, s'exercent sur des "tas de terre" artificiels fragilisés car ils sont désormais sous l'eau. C'est ainsi qu'après chaque crue, il faut reconstruire des sections entières du halage, reprofiler les digues, recreuser les rigoles, rapporter des blocs de roches aux barrages, consolider les ouvrages sapés, et, bien sûr, débarrasser le lit de tous les débris que la crue y a laissés.

La crue en profite toujours pour achever lâchement de pauvres arbres qui surplombaient les rives. Lorsqu'ils sont dans le lit du courant, le flot les lance alors tels des béliers sur les ouvrages. On a ainsi vu au printemps 95 des crémaillères d'écluses, en acier de huit centimètres, tordues comme de vulgaires ferrailles, et des passerelles entières, sur l'Aulne, réduites à l'état de squelettes. Sur le Blavet, c'est même une maison éclusière qui a été détruite par le flot furieux...

Un autre travail reste à faire après le passage de la crue : c'est le nettoyage des sas d'écluses. On y retrouve en général des tonnes de sable, qu'il faut bien sûr enlever avant d'autoriser de nouveau la navigation.

La Grande Tranchée de Glomel...

A Glomel va être creusé le troisième bief de partage, celui qui sépare les bassin du Blavet et de l'Aulne. Il s'agit de dégager dans la montagne une saignée de trois kilomètres dont le point le plus profond sera 23 mètres en-dessous du sol initial. Pour éviter les effondrements, le profil des pentes est calculé de telle sorte que la "gueule" du trou, à sa plus grande hauteur, fait une largeur de 100 mètres. Il faut attaquer à la pelle et à la pioche 1.500.000 mètres cubes, ce qui donne le double à transporter, car une terre décompactée double de volume. Trois millions de mètres cubes, cela fait un rectangle de 3 kilomètres sur un kilomètre et une épaisseur d'un mètre de bonne terre bien grasse et lourde... Par bonheur, les outils ne rencontreront que peu de roche, car à cet endroit on trouve surtout de l'argile et du schiste décomposé.

On transporte la terre avec des brouettes d'abord, puis avec des hottes, et on la répartit en deux grands tas de chaque côté de l'immense tranchée. La rupture des sources provoque des éboulements dans la masse de terre creusée. En 1828, 15.000 mètres cubes s'écroulent d'un coup, qu'il faut pelleter de nouveau... Aujourd'hui, la végétation a stabilisé les berges, mais il se produira des glissements de terrain jusqu'en 1915.

Le chantier de la tranchée de Glomel est si important qu'il est décidé de faire appel à 600 forçats du bagne de Brest. Ceux-ci sont de pauvres bougres allergiques à la vie militaire, condamnés aux travaux forcés à perpétuité, que la promesse d'une grâce encourage à travailler. Certains seront en effet graciés par le Roi, et renvoyés dans leurs régiments.

On établit pour ces malheureux un camp près du chantier, à la Lande Perran, dans lequel les condamnés sont à la garde de 50 gendarmes. Par crainte des incendies, les cabanes des forçats ne possèdent ni chauffage ni éclairage, et par crainte des évasions, les ouvertures sont réduites à la taille d'un trou de souris...

Les conditions de vie et d'hygiène sont inimaginables. Il est construit quatre dortoirs mesurant chacun 20 mètres par 8,5 mètres. Dans ces 170 mètres carrés, on va entasser 150 hommes, qui dormiront dans des hamacs superposés. Le travail est si dur que la maladie et la mort auront raison de nombreux bagnards. Les plus "chanceux" parviendront à s'évader.

Les 54 gendarmes assignés à la garde sont beaucoup plus soignés, puisqu'ils disposent d'un grand dortoir long de 45 mètres... La vie de château, en quelque sorte...

Une des maladies endémiques qui frappait le camp est le paludisme, qu'on soignait déjà en 1820 avec de la quinine. Mais pour être certain que le microbe était noyé, le "sulfate de quinine" était administré dans un verre d'eau-de-vie...

Le camp de Glomel sera construit en 1822 et détruit en 1834, suite à une épidémie de choléra, qui enverra à l'hôpital de Rostrenen 50 gendarmes et 121 condamnés...

Il ne restait plus au départ des bagnards que 140.000 mètres cubes à enlever, soit le vingtième de la masse initiale. Ce solde de travaux sera terminé par des entreprises locales.


 

 

Sans titre

Nantes

 
  • Office de Tourisme
  •  
  • Nantes Hier (Photos)
  •  
  • Château des Ducs
  • Saint-Joseph

    La Chapelle

    Carquefou

     
  • Le Site Web
  •  
  • Le Golf
  • Sucé-sur-Erdre

     
  • Le site Web
  •  
  • RDV Erdre 2007
  •  
  • Sucé-Associations
  •  
  • Hier - Aujourd'hui
  •  
  • Les randonnées
  •  
  • Office de Tourisme
  • Nort-sur-Erdre

     
  • Office de Tourisme
  • Joué-sur-Erdre

    Petit-Mars

     
    Naviguer sur l'Erdre

    Bretagne Fluviale

    Ruban Vert

    L'Erdre en Péniche

    Navigation sur l'Erdre

    Les Canaux Bretons

    Formules Bretagne

     

    Site de la Communauté des Communes Erdre & Gesvres

    Fiches des Communes

    Carte Touristique

     

    board_d_admin.gif 

    Aéroport Notre-Dame-des-Landes

    Le dossier